ALGERIAN INFORMATION TECHNOLOGY ASSOCIATION

 

Fraîchement installée, la nouvelle composante d’AITA s’est rapidement mise au travail. Première action : L’organisation d’un séminaire sur « la place des TIC dans la stratégie industrielle ».

Dans son allocution de bienvenue, M. Med Antri Bouzar, Président de AITA, et après avoir tracé les grandes lignes et les objectifs à atteindre, a d’emblée mis l’accent sur l’absence chronique d’indicateurs en Algérie, condition sine qua non pour établir une stratégie de développement cohérente des TIC en Algérie. Il proposera comme l’une des priorités d’AITA qu’elle devienne une source et une force de réflexion dans ce domaine.

Ce fut ensuite, à Yazid Boubnider (voir biographie en annexe) de prendre la parole en sa qualité de principal animateur du séminaire. M. Boubnider débutera son intervention par un exposé fort détaillé et chiffré de l’utilisation des TIC dans la stratégie industrielle française, axant principalement sa réflexion sur la hausse significative de la productivité constaté dans les entreprises ayant fait le pari d’intégrer dans leur fonctionnement l’utilisation des TIC sous ses différentes facettes, telles que l’intranet, l’internet et autre ERP. Il insistera également sur le délai fixé par les entreprises françaises (entre 5 et 10 ans) pour procéder à cette transition motivé par la mondialisation et donc la concurrence internationale de plus en plus féroce. Toujours selon M. Boubnider, la situation algérienne est on ne plus complexe. D’abord du fait les prévisions de la banque mondiale qui estimait, en 2003, que pour l’année 2007, le marché des TIC en Algérie devait atteindre 2,75 milliards de dollars US, mais également que l’impact de la diffusion et de l’utilisation des TIC sur la croissance devait représenter 4,1 % du PIB. Ce qui aurait été une performance proche de celle des pays développés.
 

 

Mais tout cela est resté et reste encore un vœu pieux, car ces prévisions restent hors d’atteinte.

M. Boubnider conclura sa brillante intervention  en posant la problématique des différentes pistes de réflexions à mener afin de « combler cet important retard  et faire de l’utilisation des TIC en Algérie, un véritable levier de compétitivité dans la production des biens ».

Malgré ce constat un peu amer, le débat qui s’en est suivi fut riche et animé. Ce qui renseigne quelque peu sur la prise de conscience des professionnels  quant à l’importance stratégique de développer rapidement ce secteur, mettant – pour la plupart – en exergue le « fossé » existant entre le développement fulgurant de la téléphonie mobile et la stagnation relative du marché des TIC.

Entre constats et propositions, il est ressorti clairement des débats, que les professionnels ont la ferme intention de « se prendre en charge », contestant de facto, la politique d’assistanat par l’état, qui, désormais, devait être considéré plus comme un partenaire que comme un mentor, sans pour autant négliger le fait, qu’a l’instar des nations ayant déjà franchi le pas, l’Etat devait définir clairement ses orientations politiques concernant le secteur, ce qui permettra aux professionnels d’avoir un minimum de visibilité afin de définir les stratégies collectives et individuelles qui devront être menés par tous.

Balayant l’idée même que le chantier était insurmontable et, de ce fait, refusant la « fatalité », les nombreux intervenants ont longuement insisté sur l’importance de la mise à niveau globale de nos entreprises. Condition préalable pour intégrer l’utilisation des TIC dans leur fonctionnement.

 

 

Comment « démocratiser » l’utilisation du micro-ordinateur ? Autre problématique soulevé par les intervenants, toujours en comparant l’évolution du marché par rapport à celui de la téléphonie. Il est ressorti clairement que le paramètre du prix reste un véritable frein. A cet effet, les solutions préconisés ont été de définir une « politique de soutien des prix », plus a même de s’adapter au faible pouvoir d’achat du citoyen. L’autre volet, beaucoup plus urgent étant d’abord d’harmoniser une politique fiscale contraignante, voire défiscaliser totalement certains composants.
La formation continue à été également au centre des débats, considérée par tous les présents comme l’une des priorités dans un secteur où les évolutions technologiques ne permettent plus de se contenter d’une formation de base, certes indispensable mais insuffisante si elle n’est pas accompagnée d’une mise  niveau perpétuelle.

 Reprenant la parole en fin de séminaire, Le Président d’AITA n’omettra pas de remercier l’assistance nombreuse de sa présence tout en les exhortant à unir leurs efforts, et de rappeler que l’un des premiers chantiers d’AITA sera de lancer une étude de marché, indispensable à ce stade, mais qui ne pourra se réaliser sans l’implication totale et transparente de ses adhérents.
C’est ainsi qu’a pris fin ce premier séminaire organisé par AITA et sponsorisé par HP Algérie. Nous prenons le pari donc que ce n’est que le début d’une grande aventure, ô combien difficile mais tellement exaltante.